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Pestiferum - Cum Animus Hominum Tenebris Ducitur
Cum Animus Hominum Tenebris Ducitur
Black Metal
Durée : 44:30
Année : 2010
Label : Frozen Ruins Productions
CHRONIQUE DE L'ALBUM

Retour de Pestiferum cette année, non pas avec un album mais un split avec deux autres groupes sulfureux, Sigillum Diabolicum et Luci Tristis. Frozen Ruins a fait les choses bien, avec un design soigné et un packaging format A5 cartonné avec un poster de l'artwork à l'intérieur. Limité à 100 exemplaires numérotés à la main, cette nouvelle sortie ne se fout pas de la gueule du monde, avec 3 titres pour chacun des groupes pour une durée de 45 minutes de pur black metal underground.

Qui dit underground, ne dit pas forcément grosse merde, la preuve en est de cette galette appréciable axée sur des groupes plutôt black pagan et/ou assez mélodiques. Les Pestiferum ouvrent directement le cd et je doit dire que les nouvelles compos promettent du bon. Une amélioration notable dans le chant, encore plus cramoisi de la Peste bubonique et la construction des morceaux, ainsi qu'une ambiance nettement plus sombre font de "Suspensio damnati", "Sainte Ordalie" et "Le supplice de judas" trois bons petits titres, idéaux pour se mettre dans le bain de poisse bouillante. Au niveau du son, l'accent est mis sur le chant mais aussi sur la batterie qui est mise en avant ( surtout les cymbales ), mais on s'y fait assez facilement.

Autre groupe, autre ambiance, Sigillum Diabolicum de Clermont-Ferrand nous plonge encore plus dans le old-school, avec un son plus caverneux et des influences proches de Peste noire, Aorlhac par exemple. Le chant s'y fait plus paintif, plus maladif, presque dans des hurlements de folie. Par contre musicalement, les rifs tournent plus en boucle, avec des structures nettement moins alambiquées que sur le début du split et pourtant une atmosphère purement guérrière s'en dégage. On y retrouve par moment du chant clair, déclamé haut et fort, comme dans pas mal de groupes pagan / viking, même si textuellement ça n'a rien à voir avec celà.

Luci Tristis a la lourde tache de boucler ce split. C'est sur des sons incantatoires qu'il entâme cette marche finale. On baigne ici dans le plus pur underground, avec un groupe qui nous avoine la tronche de guitares über saturées, de nappes de claviers façon chant divin en fond, et avec un chanteur, pas trop en avant, qui hurle comme un porc, façon "old mayhem". On retrouve sur le premier titre "To slay this wound" un peu de chant clair, qui rapelle d'obscures messes noires et un final au clavier qui fait là aussi très religieux. Pas mal de riffs mélodiques sympas ressortent, mais dommage que ce soit un peu bouffé par cette rythmique guitare cracharde et cette boîte à rythme pas folichonne. Le groupe termine quand même sur un putain de titre hyper planant "Path to Bistritz", sans guitares saturées cette fois, qui rapelle un peu du Summoning et qui est parfait pour clore un album je trouve.

Au final, pour tout amateur de Black Metal, ce split est une bonne découverte, tout en sachant que dans l'ensemble, les groupes gardent une approche particulièrement mélodiques, à leur façon.



Chroniqueur : Trashercorpse